Sommes- nous plutôt des êtres passionnés ou rationnels ? Cette question alimenta longtemps de nombreux débats philosophiques, donnant par exemple naissance au concept d’intérêt, véritable compromis entre la passion et la raison.
De la raison à l’émotion
L’intérêt permit à la science économique de se développer, en construisant le fameux homo oeconomicus : un être capable de choisir et décider par comparaison objective des avantages et des inconvénients de tout acte. Ce célèbre personnage fictif est-il pourtant si rationnel que cela ? Nos choix de consommation sont-ils, par exemple, si conscients ? Archétype de décisions irrationnelles, la spéculation occupe aussi une place croissante dans nos sociétés.
Véritable frein ou au contraire moteur, toujours est-il que l’émotion envahit nos vies individuelles, que ce soit au niveau de nos apprentissages ou plus globalement de nos comportements.
Danger ! Emotions à contrôler !
Mais laisser libre cours à nos émotions ne constitue t-il pas aussi un danger pour la société ? Cette peur de perte du self control joua un rôle essentiel dans la lutte contre la drogue aux Etats-Unis et plus particulièrement contre la marijuana au cours du 20ème siècle. Cet épisode fut aussi l’occasion de renouveler l’analyse de la déviance grâce au sociologue Howard Becker.
Certes combattue d’un côté, la drogue fut aussi inversement un moyen de contrôler les individus déviants ou souffrants
La nuit fut aussi l’objet d’attention : échappant à l’ordre du jour, elle peut, elle aussi, être synonyme d’expression des émotions, donc une source de désordre et de danger. D’où la tentation de vouloir ici encore la contrôler.
Loin d’être dépassées aujourd’hui, les passions sociales font leur retour dans l’actualité, que ce soit par des expressions de haine ou de xénophobie.
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