L’émotion : véritable enjeu individuel et collectif

Ceci est un article publié par TES 1 / Lycée Rosa Parks / Neuville sur saône

Projet : Le bureau des idées


defaut-thumbnail

Sommes- nous plutôt des êtres passionnés ou rationnels ? Cette question alimenta longtemps de nombreux débats philosophiques, donnant par exemple naissance au concept d’intérêt, véritable compromis entre la passion et la raison1.

De la raison à l’émotion

L’intérêt permit à la science économique de se développer, en construisant le fameux homo oeconomicus : un être capable de choisir et décider par comparaison objective des avantages et des inconvénients de tout acte. Ce célèbre personnage fictif est-il pourtant si rationnel que cela ?2 Nos choix de consommation sont-ils, par exemple, si conscients ?3 Archétype de décisions irrationnelles, la spéculation occupe aussi une place croissante dans nos sociétés4.

Véritable frein ou au contraire moteur, toujours est-il que l’émotion envahit nos vies individuelles, que ce soit au niveau de nos apprentissages5  ou plus globalement de nos comportements6.

Danger ! Emotions à contrôler !

Mais laisser libre cours à nos émotions ne constitue t-il pas aussi un danger pour la société ? Cette peur de perte du self control joua un rôle essentiel dans la lutte contre la drogue aux Etats-Unis 7 et plus particulièrement contre la marijuana au cours du 20ème siècle8. Cet épisode fut aussi l’occasion de renouveler l’analyse de la déviance grâce au sociologue Howard Becker9.

Certes combattue d’un côté, la drogue fut aussi inversement un moyen de contrôler les individus déviants10 ou souffrants11

La nuit fut aussi l’objet d’attention : échappant à l’ordre du jour, elle peut, elle aussi, être synonyme d’expression des émotions, donc une source de désordre et de danger12. D’où la tentation de vouloir ici encore la contrôler13.

Loin d’être dépassées aujourd’hui, les passions sociales font leur retour dans l’actualité, que ce soit par des expressions de haine14 ou de xénophobie15.

1 Les passions et les intérêts, Albert O . Hirschman

2 L’homme économique est-il toujours rationnel ?

3 Le consommateur est-il rationnel ?

4 La spéculation : un comportement guidé par les émotions

5 Quel est le rôle de nos émotions dans l’apprentissage ?

6 Comment nos émotions peuvent guider nos comportements ?

7 Pourquoi et comment la drogue a t-elle été combattue aux Etats-Unis ?

8 Evolution de la perception sociale de la marijuana

9 Une nouvelle conception de la déviance : l’analyse d’Howard Becker

10 Comment l’utilisation de médicaments a t-elle été un moyen de contrôler les individus ?

11 Comment la société contrôle t-elle nos émotions ?

12 La nuit comme désordre

13 Le contrôle de la nuit

14 La haine comme passion sociale

15 Une définition de la xénophobie

Ressource-s liée-s à l'article :

2 thoughts on “L’émotion : véritable enjeu individuel et collectif”

  • Chers élèves du Lycée Rosa Parks

    Bravo pour cet article ! Pourriez-vous l’illustrer ? Un dessin ou une photographie serait un vrai plus pour votre article.

    Merci et à bientôt !

  • Chers élèves du Lycée Rosa Parks

    Nous avons transmis votre article à Laurent de Sutter qui a pris le temps de rédiger ce commentaire en retour.

    Bonne lecture et à bientôt !

    « Toutes mes félicitations pour ce petit texte, qui synthétise élégamment les principaux paradoxes de la question des émotions. Je suis particulièrement touché de ce que vous ayez souligné l’importance de leur équipement chimique : drogues, médicaments, etc. Nous avons l’habitude de considérer les émotions comme quelque chose de naturel ou d’évident. Avec la promotion contemporaine d’un certain nombre de substance (je pense surtout aux antidépresseurs), on se rend compte que rien n’est sans doute plus faux. Nos émotions, comme tout ce qui concerne notre « être », sont entourées d’un prodigieux réseau d’instruments, d’outils, d’adjuvants, sans lesquelles elles n’existeraient sans doute pas du tout – ou pas comme elles le font. Je vous encourage vivement à vous intéresser à cet aspect des choses – et à garder à l’esprit qu’il n’y a rien de naturel dans ce qui paraît le plus naturel.

    Très cordialement à vous, Laurent de Sutter. »

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *