Thomas Piketty
Né en 1971 à Clichy, il évolue dans un milieu aisé et fait de brillantes études qui l’amènent à créer une école d’économie et à enseigner cette science. Ses travaux connaissant beaucoup de succès, il est aujourd’hui unanimement considéré comme une figure de l’économie moderne.
Plusieurs ouvrages, une thématique commune: les inégalités
Avant toute chose, il est utile de rappeler la définition d’une inégalité en économie. Les inégalités économiques sont des différences entre individus ou groupes sociaux portant sur des avantages ou des désavantages économiques et qui fondent une hiérarchie entre ces individus ou entre ces groupes (l’exemple des riches et des pauvres semble le plus parlant, quoique manichéen). Dans plusieurs ouvrages tels que « L’économie des Inégalités »ou encore « Les hauts revenus en France au XXème siècle », Thomas Piketty apporte un éclairage sur la source et les facteurs d’inégalité.
Si Piketty se concentre parfois sur des époques précises de l’histoire, ses ouvrages proposent aussi des comparaisons historiques. C’est le cas dans « Le capital au XXème siècle », où ses 15 ans de recherches lui permettent d’analyser la progression des inégalités dans plusieurs pays. Il en va de même pour son dernier ouvrage « Capital et Idéologie », où il se plonge dans les tréfonds de nos sociétés antérieures, afin de nous montrer leur influence sur notre société actuelle.
Il analyse en profondeur des systèmes économiques à grande échelle, comme c’est le cas dans « Peut-on sauver l’Europe ? », un ouvrage visant à questionner la montée des inégalités entre individus en Europe . Il n’hésite pas à user de titres incisifs pour attirer l’attention sur ses écrits, comme « Peut-on sauver l’Europe » cité précédemment, ou encore « Aux urnes citoyens ! »
Ses principales idées…
Selon lui, le XXème siècle a connu une période de prospérité unique (les 30 Glorieuses), qui appartient au passé, autrement dit qu’il n’est plus raisonnable d’attendre de nouveau. Ses travaux montrent que le taux de croissance mondiale étant en baisse, on tend vers des inégalités de plus en plus présentes, avec une minorité de richissimes. Il propose plusieurs solutions à ces problèmes. Tout d’abord, il estime que l’impôt sur le capital est la meilleure solution ; un moyen juste et efficace rapidement. Ensuite, il pense que la France devrait s’inspirer du modèle de co-gestion allemande pour partager le pouvoir entre les salariés et les fonctionnaires. A ses yeux donc, le capitalisme est une machine à produire de l’inégalité et il faut revoir le système en profondeur.
Un économiste engagé
« Aux urnes citoyens ! », « Pour une révolution fiscale », « Pour un nouveau système de retraite » Thomas Piketty publie des ouvrages et mise sur eux pour provoquer une réflexion productive sur la société actuelle. Il ne se contente donc pas de dresser divers bilans, il appelle au remaniement de certains axes, au changement. Dans « Capital et Idéologie », il encourage à donner plus de pouvoir de décision aux salariés et à stopper l’accaparation des richesses par une minorité, qui ne fait qu’accentuer le fossé entre les différentes classes sociales.
On peut se demander dans quel mesure le gouvernement a pris connaissance des travaux de Piketty et si ces derniers ont eu un impact sur des mesures prises par l’Etat.