Propositions des élèves du Lycée Edouard Branly

Ceci est une ressource publiée par l'équipe des médiations

Projet : Le bureau des idées


Dans le cadre du Bureau des Idées, projet de médiations inscrit dans le Festival des Idées – Mode d’Emploi (15-20 nov. 2021) de la Villa Gillet, les élèves du Lycée Edouard Branly ont formulé leurs « 6 propositions pour l’avenir » en présence de Cynthia Fleury (philosophe enseignante et psychanalyste), Dominique Bourg (philosophe et enseignant) et Grégory Doucet (Maire de Lyon) à l’événement « Place de la République » organisé en collaboration avec la ville de Lyon et Le Monde le 22 janvier.

Les élèves du Lycée Edouard Branly de la spécialité Histoire-Géographie – Géopolitique et Sciences Politiques, du 5e arrondissement de Lyon, suivis par leurs enseignantes Rachel Gaspard et Fabienne Quemin ont réfléchi à la pratique de la démocratie dans notre pays.
Leur principal constat concernant le fonctionnement démocratique est le désintérêt croissant des Français pour le vote. L’abstention ne cesse d’augmenter et les populismes se développent. Ainsi, ils leur semblent que des réformes constitutionnelles s’imposent pour améliorer la représentativité des citoyens. Ils proposent :

1. de rendre obligatoire le vote pour tous les citoyens
2. de prendre en compte le vote blanc
3. d’abaisser l’âge du vote à 16 ans
4. d’introduire le droit de vote pour les étrangers
5. de garantir une part de proportionnelle dans les modalités électorales
6. d’imposer les modalités du RIC dans la pratique institutionnelle

1. Le vote obligatoire pourrait être un remède à l’abstention qui est un vrai problème en France avec notamment un taux d’abstention de plus de 57% au second tour des dernières élections législatives. Il s’agirait donc de légiférer en ce sens pour obliger les citoyens à voter. Ainsi les problèmes de représentativité et de légitimité des représentants politiques seraient limités. En outre, obliger les citoyens à voter inciterait les élus à s’intéresser à toutes les catégories de la population, à tous les quartiers et territoires.

2. La prise en compte du vote blanc est une nécessité à l’heure où celui-ci exprime autant un désintérêt pour la chose publique que l’expression d’un mécontentement quant à l’offre politique. Aussi, nous proposons le comptage des votes blancs pour améliorer le fonctionnement de la démocratie. Nous pourrions, par exemple, décider que l’élection soit réorganisée dès lors que l’abstention dépasse les 50%. Nous pourrions également, dans la représentation nationale, réduire le nombre des élus d’autant de pourcent que l’abstention est élevée. Par exemple, si l’abstention est de 30% le nombre des députés serait abaissé de 577 à 406 élus. Ce mécanisme permettrait aux formations politiques de mieux penser leurs argumentaires et de cesser les oppositions partisanes peu constructives. D’après les sondages la prise en compte du vote blanc serait un argument pour amener les abstentionnistes à se prononcer.

3. Le vote à 16 ans permettrait la socialisation politique plus précoce des adolescents. En effet, cette pratique habituerait les jeunes à s’impliquer dans la vie politique et à s’habituer à voter régulièrement. Le sens des responsabilités, l’esprit critique et les notions de droits et de devoirs seraient ainsi favorisés chez les jeunes. Cette nouvelle pratique politique pourrait être accompagnée dans le cadre des programmes scolaires par une éducation à la vie politique.

4. Contrairement à certaines idées reçues, la majorité des Français est favorable au vote des étrangers. De nombreux arguments plaident en faveur de ce vote. En effet, les étrangers, qui représentent plus de 7% de la population en France, contribuent à la vie active du pays en travaillant et en payant des impôts. Ils devraient participer pleinement aux décisions politiques en ayant la possibilité d’élire des représentants pour ne pas subir les mesures gouvernementales. Les étrangers auraient alors les mêmes droits que les citoyens français.

5. D’après la Fondation Jean Jaurès, trois quarts des Français se déclarent favorables à la mise en place de la proportionnelle. La proportionnelle est d’ailleurs un système en vigueur dans plusieurs pays d’Europe. Il vise à attribuer aux partis politiques un nombre de sièges proportionnel à la part des voix exprimées. Il empêcherait la « tyrannie de la majorité » formulée par Alexis de Tocqueville au XIXe siècle. Déjà mis en place en France lors de la IVe République, il a malheureusement créé une instabilité politique à cause de l’absence de majorité stable. De plus, l’absence de proportionnelle est néfaste pour les petits partis qui sont sous-représentés. C’est pour cela qu’il faut trouver un juste milieu. Nous proposons d’introduire une part de proportionnelle classique avec une prime à la majorité. Actuellement à hauteur de 25%, pour les élections régionales, nous proposons une prime de 15% pour élections législatives.

6. Le RIC pourrait être établi selon des principes simples. Tout d’abord, il faudrait avoir recueilli un nombre de signatures égal à 10% du corps électoral par la voie d’Internet et sécurisée grâce à la carte d’identité. Les résultats seraient visibles par tous ce qui permettrait une plus grande transparence des opinions, loin du monde des sondages. Cette pratique existe déjà en Suisse et en Italie. Cette réforme permettrait aux citoyens d’exprimer plus directement leurs opinions politiques. Cette introduction d’une forme de démocratie participative nous rapprocherait de la vision classique d’Abraham Lincoln « un gouvernement par le peuple et pour le peuple ». Cela permettrait le développement d’un modèle entre démocratie directe et démocratie représentative : une sorte de modèle semi-représentatif.

Origine de la ressource :

Lycée Edouard Branly

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