En préparation à la table ronde du festival d’idée de la Villa Gillet du jeudi 14 novembre 2019 sur le thème de la relation entre l’homme et l’animal, deux camps se distinguent : ceux qui prônent la consommation de viande, et ceux qui visent à l’abolir. Plusieurs arguments sont mis en avant pour répondre aux problèmes sociaux, environnementaux, économiques et moraux de cette surconsommation de viande, qui fait de plus en plus de bruit dans notre société.
D’un point de vue social, la question de la santé est en jeu. Arrêter de manger de la viande peut engendrer des problèmes sanitaires, puisque qu’elle est le seul aliment à contenir la vitamine B12 dont notre organisme a besoin, sous peine de potentiels crises cardiaques ou AVC. Par ailleurs, les protéines nécessaires, que nous pourrions remplacer par le soja, ne sont pas toujours envisageables, car elles pourraient entraîner des malformations, notamment pour le fœtus chez la femme enceinte. D’un autre côté, un nouveau phénomène apparait de plus en plus : l’effet de « boulimie de la viande », et la viande, particulièrement rouge, est cancérigène… Entre la peste et le choléra, que choisir?
Par ailleurs, la production massive d’animaux à destination de nos assiettes entraîne des problèmes environnementaux conséquents. Comment faire face à la déforestation si nos bêtes, élevées dans des endroits incultivables tels que les feedlots aux États-Unis, n’ont pas de quoi se nourrir sur place ? Comment lutter contre le réchauffement climatique, quand la nourriture doit être transportée en quantité immense, sur des distances immenses, par avion ou bateau? La production de céréales à destination animale est colossale. Arrêter la consommation de viande permettrait de gagner énormément de terrains, non plus pour la production d’aliments destinés aux animaux, mais pour ceux destinés aux hommes.
Ces terrains sont très majoritairement dans les pays du Sud, au Mexique notamment, qui souffrent pour la plupart cruellement de malnutrition ou sous-nutrition. La consommation de viande excessive des pays du Nord y est malheureusement pour beaucoup… On comprend donc bien qu’il est nécessaire et urgent de réduire sa consommation de viande pour l’environnement.
Vers une consommation raisonnée ?
Il semble également cohérent de diminuer véritablement la consommation de viande pour dénoncer le traitement que les industries font subir aux animaux. Il est vrai que dans le milieu dans lequel nous vivons, nous pouvons dire qu’il faut privilégier son boucher, qui lui a une viande saine, de bonne qualité, plutôt que la viande de supermarché. Cependant, nous n’avons pas tous, ne serait-ce qu’à l’échelle d’une région, les moyens d’acheter de la viande fraîche, pour répondre une consommation de 4 à 5 fois par semaine pour une famille entière… Le pourcentage de « vrai élevage » est si faible, et les industriels si puissants, que l’abolition de la consommation de viande, pour la protection et de l’environnement, et des animaux, ne semble plus si incongrue.
Nos deux camps sont malgré tout parvenus à trouver un terrain d’entente, un compromis entre la surconsommation de viande et l’arrêt total de celle-ci. Il paraît dans un premier temps évident que les industriels sont à condamner. Le traitement inhumain des animaux, qui ne voient pas le jour et sont mutilés de diverses manières est à dénoncer. Néanmoins il existe d’autres types de cultures animalières. Jocelyne Porcher évoque dans son livre Encore Carnivore demain ? La relation primordiale qui existe entre l’homme et l’animal. Ceux-ci ont toujours cohabité, et depuis longtemps travaillé ensemble. L’élevage, le vrai, n’engendre pas tous ces problèmes que la surconsommation actuelle crée. Les éleveurs connaissent leurs bêtes, et une relation de travail et de confiance a lieu. La nourriture est disponible sur place ; l’animal a de bonnes conditions de croissance et la viande qui en résulte n’en est que meilleure.
Alors oui dans ces conditions la production de viande est moins élevée, mais elle est de meilleure qualité donc meilleure pour la santé. Oui elle coûte plus cher, mais n’est de toute façon pas à consommer tous les jours… Cette production ne pollue ni ne détruit l’environnement, elle prône une consommation modérée et réfléchie. Et surtout, elle est respectueuse aussi bien de l’humain, que de l’animal.
Option HLP, la Favorite.
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