La fin d’année 2018 fut très chargée en ce qui concerne la lutte contre la LGBT-phobie sur le territoire français. En effet, selon le Ministère de l’Intérieur, les actes LGBT-phobe (agressions, insultes, etc.) ont conséquemment augmenté en 2018 avec une hausse de 15% entre janvier et décembre, et ce sur l’entièreté de l’Hexagone. De Paris à Besançon ou de Lyon à Toulouse les agressions homophobes ont gangrenées (et gangrènent toujours) la France. Les témoignages d’attaques homophobes ont (d’après SOS Homophobie) grimpé en flèche de 37%. Face à une telle montée en violence de nombreuses associations ont dit stop et se sont rassemblées pour dire leur mécontentement. Que demandaient les associations de lutte contre l’homophobie et quelles mesures l’État a-t-il pris contre ce fléau ?
Les Actions mises en place par l’État :
Tout d’abord, le président a reçu en fin d’année 2018 un grand nombre des principales associations LGBT pour envisager un nouveau plan de lutte, mis par la suite en vigueur par Marlène Shiappa (secrétaire d’État chargée de l’égalité homme-femme et de la lutte contre les discriminations). Ultérieurement à ces entretiens l’exécutif répondit avec onze nouvelles figures d’action dont les suivantes : dès 2019 une campagne nationale de lutte contre l’homophobie (qui sera par la suite déclinée dans la presse et sur internet) est mise en place, complétée dans les lycées et les collèges où plus de 26 000 interventions ont été faites durant l’année 2017-2018. Des formations obligatoires sur la lutte contre la LGBT-phobie sont destinées à l’ensemble du service public (policiers, gendarmes, magistrats, professeurs, surveillants pénitentiaires, etc.). Dans le domaine policier les formations d’ores et déjà menées sont consolidées pour permettre une meilleure prise en charge et libérer de la parole des victimes d’agressions en raison de leur orientation.
Les Associations LGBT+ déplorent l’insuffisance de moyens engagés contre l’homophobie :
Malgré ces mesures, certaines associations comme SOS Homophobie trouvent que les mises en place contre les violences faites aux LGBT ne sont pas suffisantes. Des nouvelles études, menées par l’Ifop (institut français d’opinion public) démontrent qu’un quart des homosexuels auraient été agressés sexuellement, que 17% d’eux auraient subi des violences physiques (dont 39% des cas en banlieue) et que 18% auraient été victime d’actes « d’outing » (coming out forcé), ce nombre grimpant en banlieue à presque un tiers.
Comme l’explique Joël Deumier (anciennement co-président de SOS Homophobie) fin 2018, la lutte contre la LGBT-phobie doit s’étendre sur tout le territoire et être particulièrement suivi dans les banlieues où les violences ont tendance à grandement augmenter. Il insiste sur le fait qu’il faut redoubler d’efforts pour ne pas laisser se banaliser la haine envers la communauté LGBT+, précisant que le taux de suicide chez les jeunes LGBT+ est quatre fois plus élevé que la »normale ». En octobre 2018, les agressions homophobes recensées étaient quasi-quotidiennes, et pour Joël Deumier il faut, en plus des mesures mises en place par l’État, déconstruire les stéréotypes liés à la communauté LGBT+ pour effacer la peur et l’ignorance qui aujourd’hui encore nourrissent la LGBT-phobie.
Par ailleurs, et pour assurer de son côté une lutte contre les violences LGBT, SOS Homophobie sort en partenariat avec France Télévision la chanson « De l’Amour » pour dénoncer la haine envers les LGBT+. Cette chanson, rassemblant plus de 70 artistes et personnalités (dont Murielle Robin et Christiane Taubira) est accompagnée d’un clip retraçant la vie quotidienne des LGBT+ : de l’amour mais aussi de la haine, du rejet, de la violence.
En conclusion, 2018 fut une année chargée pour ceux qui luttent contre les violences faites à la communauté LGBT+. L’État a mis en place un plan d’action, approuvé et en même temps critiqué par les associations LGBT+ pour son insuffisance d’agissement. Même si de nombreux efforts portent leurs fruits, cette lutte sociale est toujours nécessaire dans une société encore aujourd’hui très marquée par l’homophobie dans ses stades et le refus de certains quant à la PMA pour toutes. Des efforts sont faits mais ils sont malheureusement insuffisants et pas assez efficaces, et les faits et idéaux LGBT-phobes encore d’actualité aujourd’hui, aux portes de 2020, montrent qu’il faut encore beaucoup travailler pour éradiquer totalement la haine envers les orientations sexuelles. Les plans de lutte devraient porter plus loin et plus haut, comme par exemple chasser l’homophobie et la transphobie sur internet ou imposer aux établissements scolaires des interventions d’association LGBT+ au moins une fois par an. La tyrannie de la LGBT-phobie doit disparaitre et les préjugés désacralisés dès le plus jeune âge possible. Un pas en avant a déjà été fait mais deux en arrière empêchent d’avancer clairement contre toute forme de haine dans notre pays et dans le monde. Il faut que, le plus vite possible, soit fait non pas un mais trois pas en avant ; et alors enfin ces efforts porteront leurs fruits et, peut-être les minorités violentées pourront-elles finalement vivre en paix.