« Vous ne voyez pas ce qui est en train de se passer ? En suivant mon regard, tous se retournent à temps pour voir la seringue s’enfoncer lentement dans la veine palpitante du jeune homme ». L’un des personnages de Voyage en Misarchie est choqué lorsqu’il voit un homme se droguer en public. (E. Dockès, E. du Détour, 2017). Devrait-on laisser faire ou intervenir ? Si la démocratie est le pouvoir du peuple, peut-on imaginer interdire l’autonomie des citoyens ?
Lancement d’un RIC
Pour commencer, l’autonomie des citoyens peut permettre de faire émerger des débats politiques. « Pour ou contre la démolition des logements sociaux ? ». Pour tenter de lutter contre la suppression d’un quartier de la Villeneuve envisagée par la mairie à Grenoble, un RIC ( Référendum d’Initiative Citoyenne ) a été organisé. Cet exemple montre que l’autonomie des citoyens est essentielle au bon fonctionnement de la démocratie.
L’autonomie des salariés
De plus, l’autonomie du salarié est essentielle pour une démocratie en entreprise, car elle offre une souveraineté au salarié. Cette idée est retrouvée dans les SCOP ( Société coopérative et participative ). Dans ces dernières, les salariés détiennent au moins 51% du capital et 65% des droits de vote. Les salariés sont tous égaux et prennent des décisions sur la vie de leur entreprise, ce qui les amène à s’impliquer dans des débats économiques plus larges.
L’autonomie peut-elle nuire à la démocratie ?
Cependant, on peut se demander si certains individus ne se servent pas de leur autonomie pour nuire à la démocratie. La législation sur l’avortement laisse aux femmes un délai pour prendre leur décision. En effet, la loi offre donc ici l’occasion de se donner ses propres règles. Mais cela permet aussi à des associations anti-IVG, via internet, d’inciter les femmes qui doutent à renoncer à l’avortement. Dans ce cas-là, le choix rendu possible par la démocratie est utilisé contre elle, car des groupes constitués peuvent chercher à influencer les autres et à réduire leur autonomie.
Limiter l’autonomie reviendrait à limiter le pouvoir de l’individu et donc du citoyen. Dans le même temps, une démocratie totalement fondée sur l’autonomie des citoyens deviendrait sans doute un régime très complexe ou pire, un régime fondé sur la loi du plus fort, d’autant plus que « l’autonomie » est un terme très relatif. Notre démocratie possède néanmoins une marge de progression pour nous permettre une plus grande autonomie.
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