L’autrice jeunesse Coline Pierré vous propose 4 pistes pour vous lancer dans l’écriture !
Proposition 1 : Ma fugue partout (autour de Ma fugue chez moi)
- Faites une liste de lieux : un lieu insolite / un lieu que vous aimez / un lieu que vous n’aimez pas / un petit / un grand / un en mouvement / un en l’air / un souterrain / un familier / un effrayant / un improbable / un qui sent mauvais (autres si vous le souhaitez)
- Choisissez un de ces lieux et imaginez que vous vous y retrouvez enfermé, racontez ce qu’il se passe
Quelques questions et pistes pour vous aider à écrire :
- Comment vous retrouvez-vous dans ce lieu ? (est-ce un choix ? Est-ce que vous fuyez quelque chose ? Est-ce que c’est par hasard ? par curiosité ? Malencontreusement ?)
- Que ressentez-vous ? (les émotions peuvent changer au fur et à mesure que l’enfermement dure)
- Comment organisez-vous votre survie ? (besoins primaires, nourriture, sommeil, hygiène…) Comment passez-vous le temps ?
- Est-ce confortable ? Êtes-vous en danger ? Est-ce que ça change quelque chose de votre regard sur le quotidien ?
- Vous allez chercher à contacter quelqu’un. Cela peut se passer par une lettre pour lui faire part de vos sentiments et lui demander de l’aide, ou bien en imaginant un stratagème de vous faire repérer ou d’attirer quelqu’un là où vous vous trouvez. Racontez-le
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Proposition 2 : La révolte des moches ! (Autour de La révolte des animaux moches – N’essayez pas de changer)
Je vous proposer d’imaginer que (comme les animaux moches de mon roman) des objets, des choses ou encore des aliments… se sentent victimes de discrimination en raison de leur apparence, de leur usure, de leur inutilité, ou encore de leur simplicité…
- Choisissez un groupe de « moches » victimes de discrimination. Faites le portrait de 3 ou 4 héros appartenant à ce groupe : essayez d’imaginer à quoi ils ressemblent physiquement, de quelle façon ils sont discriminés, et de leur donner chacun un ou deux traits de caractère différents. Qui sont leurs « ennemis » ? (Les beaux de leur camp, ce qui se moquent d’eux…)
- Pour montrer au lecteur ce qu’ils vivent, essayez tout d’abord de raconter une scène avec des dialogues et une action, dans laquelle on voit qu’ils sont victimes de moquerie ou de discrimination de la part des autres. (Il ne faut donc pas simplement dire au lecteur qu’ils sont discriminés mais il faut le montrer)
- Imaginez ensuite comment ils vont agir et mener leur révolte (manifestations, tracts, discours, actions de terrain drôles ou surprenantes…). Vous pouvez faire une liste de leurs revendications, créer des affiches et des slogans… N’hésitez pas à vous inspirer d’affiches ou d’actions qui ont véritablement eu lieu dans l’histoire !
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Proposition 3 : J’ai perdu mes sens (autour des émotions et du langage – L’immeuble qui avait le vertige)
- Vous vous réveillez un matin et vous avez perdu un sens (au choix) : Vue – Ouïe – Odorat – Toucher – Goût ou bien la parole.
- Racontez ce qui vous arrive
Quelques questions et pistes pour vous aider à écrire :
- Comment vous en rendez-vous compte ?
- Racontez ce que vous ressentez, quelles sont vos réactions. (Sentiments, émotions, inquiétude, peur, soulagement…)
- Comment faites-vous pour « compenser » cette perte ?
- Vous allez ensuite essayer de comprendre ce qui vous est arrivé (la raison peut être magique, réaliste, étrange, un mauvais sort, une maladie bizarre, une situation surréaliste tout simplement non expliquée…)
- Une idée pour prolonger éventuellement le travail : Tout à coup vous retrouvez vos sens, mais ils sont mélangés (vous entendez avec la langue, vous voyez avec le nez, etc…) Comment réagissez-vous ? Que faites-vous ? Racontez !
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Proposition 4 / bonus : écrire dans tous les sens
Pour travailler sur le ressenti, les émotions, le lien entre le corps et la pensée, voilà aussi une proposition plus formelle et très ludique ! Cela peut s’ajouter aux propositions ci-dessus (sur une séance d’écriture par exemple) voire même s’y substituer, en partant alors sur une version simplifiée d’une des propositions d’écriture.
Si les conditions sanitaires l’autorisent, tandis que les élèves écrivent en autonomie (travail individuel nécessaire, dans ce cas), l’enseignant·e va proposer aux enfants de changer de position toutes les 2/3 minutes et de continuer à écrire :
- Changer de position (librement)
- Se mettre debout
- S’arrêter au milieu d’une phrase, aller faire un tour puis revenir s’assoir et reprendre l’écriture
- Se mettre assis par terre
- S’allonger
- Poser son cahier ou sa feuille sur ses genoux et continuer à écrire
- Écrire de l’autre main (ne pas trop faire durer)
- S’arrêter au milieu d’une phrase, feuilleter un livre et reprendre l’écriture
- Mettre sa feuille/ son cahier à l’envers
- Ecrire de bas en haut
- Ecrire très grand
- Ecrire tout petit
- (n’hésitez pas à ajouter vos propres idées !)
Ce qui est le plus intéressant dans ce travail, c’est à la fin du temps d’écriture, demander aux élèves ce qu’ils ont ressenti, ce que ça leur a fait de changer de position, si ça a modifié des choses dans leur façon d’écrire, dans leur façon de penser, dans le rythme de leurs idées. Est-ce que la marche leur a fait changer d’idée ? Leur a donné des idées ?
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À vous de jouer !